Reprise économique Pour les entreprises du paysage, au premier semestre, une embellie seulement limitée par les embauches
Chiffre d’affaires en hausse, marchés publics qui repartent, les indicateurs sont au vert pour les entreprises du paysage. Mais la main-d’œuvre manque plus que jamais !
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L’Union nationale des entreprises du paysage (Unep), l’interprofession de l’horticulture, de la fleuristerie et du paysage Val’hor et le groupe Agrica viennent de dévoiler les performances économiques de la filière du paysage du premier semestre 2021.
« Après une année 2020 chahutée mais marquée par une activité en croissance au second semestre (+ 3 % de chiffre d’affaires), la filière du paysage renoue avec une dynamique très positive lors des six premiers mois de l’année 2021 : le chiffre d’affaires global est en forte hausse par rapport au premier semestre 2020 (+ 13,5 %) et même à son niveau d’avant-crise (+ 6 % par rapport au premier semestre 2019). Cette croissance s’appuie principalement sur les particuliers et dans une moindre mesure sur le marché privé professionnel ; le marché public amorce également une reprise, toutefois plus mesurée », note le baromètre de l’activité du paysage publié par l’Unep.
« La crise sanitaire a incité les clients à porter une attention particulière à leurs extérieurs : la création de jardins et d’espaces verts connaît une croissance inédite de 15,5 %, un chiffre sensiblement plus important que le secteur de l’entretien, qui enregistre tout de même une forte hausse (+ 10,5 %). Ces performances ont permis de compenser les pertes accusées au premier semestre 2020 », poursuit l’indicateur de l’Unep.
Tous les marchés du paysage concernés
Au premier semestre 2021, c’est le marché des particuliers qui porte ce dynamisme avec une croissance record de 17,5 %. « Une tendance qui peut s’expliquer par la volonté des particuliers d’améliorer leurs espaces extérieurs, mais aussi par le dynamisme du marché de l’immobilier (déménagements) et une orientation des investissements dans la maison vers les espaces extérieurs », poursuit le document, confirmant des tendances notées depuis plusieurs mois par l’ensemble des acteurs de la filière, ainsi que des métiers de l’immobilier, par exemple.
Autre conséquence de la crise de la Covid, les entreprises ont également opté pour la végétalisation afin d’améliorer le cadre de vie des occupants : le marché des professionnels privés est en effet en croissance au premier semestre de 13 % (voir les conséquences de cette tendance sur le secteur du paysage d’intérieur ici : «Le paysage d’intérieur pour le retour au bureau».
Enfin, et après avoir été affecté plus durablement par la crise, le segment des marchés publics retrouve une dynamique favorable, qui reste cependant largement plus mesurée que pour les autres secteurs d’activité (+ 6,5 %).
Les embauches suivent la tendance
Conséquence logique de ce surcroît d’activité, près des deux tiers des entreprises concernées par l’emploi salarié ont recruté (65 %). Ces nouveaux embauchés le sont principalement en CDI (46 %), mais aussi en CDD (47 %).
Le second semestre 2021 devrait voir cette tendance s’amplifier, avec des intentions d’embauche qui se hissent à un niveau record de 70 %. Toutefois, le pourcentage d’entreprises ayant cherché à recruter sans y parvenir continue à progresser et atteint aussi un niveau exceptionnel de 60 %, un chiffre deux fois plus important qu’à la même période en 2020. Ces tensions sont actuellement la principale cause d’inquiétude pour les entrepreneurs du paysage ces prochains mois. Les augmentations des prix des matériaux actuelles s’imposent aussi comme un nouveau sujet de préoccupation.
Laurent Bizot, président de l’Unep, a conclu ce baromètre en notant que « la remontée spectaculaire que connaît le secteur du paysage lors de ce premier semestre 2021 force à l’optimisme et laisse présager une poursuite de la reprise pour les deux prochains trimestres. En souhaitant toutefois que les hausses de prix des matériaux ou des végétaux ne viennent décourager certains clients qui annuleraient leurs projets. Ou encore que les difficultés de recrutement et d’approvisionnement ne viennent limiter la capacité des professionnels à répondre à la demande croissante. »
Pascal FayollePour accéder à l'ensembles nos offres :